Édito du Maire - 15.06.24
« Ceux qui ne peuvent se rappeler le passé sont condamnés à le répéter » : en relisant cette citation de Georges SANTAYANA reprise sous différentes formes, je n’ai pu m’empêcher de faire le lien avec des souvenirs de mon enfance.
La plupart racontés par ma grand-mère restée pendant la guerre de 39-45 à l’usine PAU-TECMA près du Boudigau en « zone occupée ».
Les allemands faisaient construire le « mur de l’Atlantique » et ses blockhaus sur la dune à partir de la Kommandantur de l’Hélio Marin. Ils imposaient leur force et disposaient des gens et des biens comme bon leur semblait.
Depuis « Cherte » entre autoroute et Marais, où se trouvait le dépôt de munitions, des tirs de canon passaient par dessus le village vers l’océan, semant l’effroi dans les maisons le long de la Nationale 10 et la route de la Plage. Un jour de rébellion, par représailles les jeunes gens et quelques hommes ne pouvant aller au front furent alignés contre le mur de la poste et menacés d’être fusillés. Mon père et les garnements insouciants de son âge venaient de comprendre vraiment ce qu’était la guerre.
Et que dire des réfugiés espagnols fuyant le régime de Franco et installés dans le camp bâti à l’emplacement du stade actuel. Leur vie leur échappait de dictature en dictature.
Ce n’est pas si lointain. Et c’était chez nous !
Ma génération qui n’a subi aucune guerre, a toujours pensé que nous serions préservés à l’avenir de cette horreur terriblement résumée par Paul VALERY : « la guerre, c’est le massacre de gens qui ne se connaissent pas au profit de gens qui se connaissent mais ne se massacrent pas ».
Aujourd’hui la guerre s’est installée aux portes de l’Europe et nous, citoyens, assistons incrédules et impuissants, à ces atrocités.
Alors que nous venons de voter pour le parlement européen et cette EUROPE tant espérée garante de la paix et de la stabilité, on ne peut accepter de revivre son passé.
D’autant que l’on sait qu’insidieusement et c’est là le danger extrême, les dictateurs se nourrissent de la démocratie.
Collectivement, pour la génération à venir, nous devons retrouver ce vivre-ensemble où l’autre est une richesse et non un danger.
Les penseurs avides de totalitarisme vomissent haine et exclusion sur les réseaux « asociaux » et certains médias bien identifiés. Ils veulent précisément faire oublier les leçons du passé, les minimisant ou les détournant.
Ici à Labenne comme ailleurs !
Le but de ces marchands de malheur est d’assouvir leur désir de pouvoir autoritaire au service de leur intérêt seul…
J’avais tellement de belles choses à dire en cet été 2024 mais il me paraissait prioritaire de vous faire part de ce malaise à la fois collectif et très intime.
Malgré tout, en gardant les yeux ouverts sur notre histoire commune, je vous souhaite beaucoup de joie et de douceur.
Et du soleil pour tous ! Autochtones et amis touristes !
Jean Luc DELPUECH